Recyclage des panneaux voltaïques – Première usine inaugurée dans le sud de la France

Veolia vient d’inaugurer dans le sud de la France la première usine de recyclage de panneaux photovoltaïques en Europe. Alors que les énergies renouvelables sont souvent vantées pour leur faible impact environnemental, leur fin de vie est pour l’instant un sujet oublié. Panneaux photovoltaïques et éoliennes affichent pourtant de fort taux de recyclabilité… Reste à créer les filières adaptées. 

  Dans quelques années, les premiers parcs éoliens et centrales solaires installés dans les années 80 vont arriver en fin de vie. Et avec eux des tonnes de déchets pour la plupart recyclables. Sauf que pour l’heure, les filières du recyclage des énergies renouvelables n’existent pas.

Une première usine de recyclage de panneaux solaires

C’est pour cela que l’ouverture d’une usine de recyclage de panneaux photovoltaïques dans le sud de la France par Veolia fait grand bruit. Il s’agit d’une première en Europe. Installée dans l’une des cinq usines françaises de traitement du groupe, l’unité doit recycler 1 300 tonnes de panneaux en 2018 et jusqu’à 3 000 tonnes d’ici 2021. 

Si à peine quelques centaines de panneaux photovoltaïques sont collectés en France actuellement et envoyés pour l’essentiel en Belgique, ce sont 60 000 tonnes qui devraient l’être d’ici 2050. À titre de comparaison, 84 000 tonnes de panneaux ont été installés en 2017. Ce chiffre va être multiplié par trois d’ici 2023. Cela devrait provoquer un véritable appel d’air pour la filière du recyclage.

Le taux moyen de recyclage ou réutilisation obtenu aujourd’hui par PV Cycles, éco-organisme de collecte agréé, est de 94 % mais la recyclabilité des panneaux pourrait atteindre 96 %. Le silicium notamment, présent dans les cellules photovoltaïques peut être réutilisé jusqu’à quatre fois. 

Du côté des éoliennes, l’un des principaux blocages réside dans leur taille. Veolia a ainsi inventé en Allemagne une gigantesque scie à pales pour éviter de les déplacer. L’autre difficulté est le recyclage de la fibre de verre (ou de carbone) qui représente 2 % du poids des mâts. Elle est pour l’instant transformée en combustible solide pour l’industrie du ciment. L’acier et le béton qui composent à 90 % les éoliennes sont quant à eux entièrement recyclables. Tandis que les terres rares utilisées dans les aimants, et considérés comme des matières premières sous tension, ne sont que très peu récupérées. 

Un projet pilote pour la fin de vie des éoliennes

Un projet pilote (AD3R) a été lancé en France pour créer une filière de démantèlement et de valorisation des éoliennes terrestres en fin de vie ou de contrat, avec l’entreprise Net Wind et en partenariat les pouvoirs publics. Le projet va porter sur le démantèlement d’un parc éolien d’ici la fin de l’année pour valider la faisabilité du process. L’objectif est de démonter 1 600 machines d’ici 2023.

On estime qu’en 2020, ce sont 50 000 tonnes de pales d’éoliennes qui seront envoyées en déchetterie. Si aucune solution n’est trouvée d’ici là, on pourra toujours s’en servir comme mobilier urbain. C’est le choix qu’a fait la ville de Rotterdam, aux Pays-Bas, avec une aire de jeux construite à partir de pales pour la plus grande joie des enfants (voir photo ci-dessus).

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