Dans le tumulte de la ville, les lobbys œuvrent pour nous, ils tissent notre réseau. Loin des campagnes de France, loin de la vérité de la nature, loin de toute réflexion purement physique, les politiques nous idéalisent, nous les machines industrielles, nous les aérogénérateurs.
Dans les couloirs des assemblées les hommes parlent de nous en nous qualifiant d’ENR, ils nous voient éoliennes, regroupées dans des parcs, ou mieux des fermes. Avec Eole comme Dieu, ils nous bénissent aveuglément. Ils justifient notre présence avec de nombreux mensonges par omission. Ils ne disent rien de notre corollaire, la production de CO2, ils ne disent rien de la nécessité de construire plus de 4000 km de lignes à haute tension, ils ne parlent pas de la nature du courant que nous produisons, ni de son intermittence, ils ne parlent pas des paysages qu’ils envahissent en neutralisant toute leur personnalité.
Ici dans les Ministères d’influence nous avons la cote, portées par des discours écologistes faciles, accessibles pour une presse aux ordres. Les lobbies qui font notre promotion arguent d’écologie, d’ENR, d’emploi, de santé. Certes l’armée ne nous aime pas et veut nous interdire, mais si leurs armes sont notre meilleure défense sur le terrain, l’armée n’est pas toujours entendue dans le marbre feutré des assemblées.
Ils nous octroient tous les budgets, des subventions à tout va, ils s’enferment pas à pas dans un cercle vicieux, un cercle ou l’argent ne compte pas car c’est celui des citoyens. Un argent qui par la Loi est ponctionné de façon indolore masquée dans les pieds de facture d’électricité.
Qui osera casser ce modèle à courte vue, qui osera considérer qu’aucune énergie n’est pure ou renouvelable, qui osera dire que l’on produit forcément moins que ce que l’on engage, qui osera dire que le vent n’est pas gratuit, qui oserait casser un modèle où la bonne conscience de masse est satisfaite.
Qui depuis Paris avec son pouvoir Royal isolé dans son monde virtuel pourrait être assez courageux, fou, pour faire entendre une voix responsable qui constatant que ces outils de production d’électricité sont dépassés et produisent plus de catastrophe qu’ils ne portent de bénéfice, nécessitent d’être au minimum réinterrogés sur leurs fondements ?
Qui portera le constat qu’un engagement de plus de 7 milliards par an, c’est-à-dire peu ou prou le budget de la santé ou de la culture, ne fait qu’enrichir des promoteurs industriels puis des sociétés financières délocalisées.
Nous avons de beaux jours devant nous !
Une réserve toutefois, nous devons veiller à faire taire les résistants, pour ce faire déployons nos armes de simplification du processus administratif, supprimons un niveau de juridiction, accélérons le déploiement. Car si la fin n’est peut-être pas loin, il nous faut donc aller au plus vite vers le profit. Une fois installées nos machines sont des machines à cash.
Alors du vent les opposants, laissez-nous en paix, laissez nos protecteurs régir les palais et décider des circuits de l’argent. Réduisez nos méfaits à ceux de l’argent, continuez à oublier l’écologie, la vraie celle qui tend à réduire l’empreinte des hommes.
MorVent en colère !
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