Les représentants des plus grandes industries allemandes demandent dans une lettre ouverte adressée au Chancelier Friedrich Merz d’arrêter le développement des énergies renouvelables!
Chancellerie fédérale Chancelier Friedrich Merz Willy-Brandt-Straße 1 10557 Berlin 03.07.2025
Il est minuit cinq – c’est pourquoi il faut créer des emplois industriels MAINTENANT !
Monsieur le Chancelier fédéral,
Nous traversons la crise économique la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Rien que l’année dernière, au moins 100.000 emplois industriels ont été supprimés sans être remplacés. Les promesses politiques du dernier gouvernement fédéral d’un « miracle économique vert » ne sont que du vent. La réalité est que jamais autant de bons emplois n’ont été menacés qu’aujourd’hui.
Rien qu’en Allemagne, bien plus d’un million de personnes travaillent dans des industries à forte consommation d’énergie. La plupart d’entre elles dans les branches de l’IGBCE et de l’IG. Metall. Nous avons donc besoin MAINTENANT d’un agenda industriel et économique 2030 !
Nous avons besoin d’innovations et d’investissements pour des emplois de qualité et des régions où il fait bon vivre. Nous ne voulons pas de subventions à la manière des seigneurs, mais des conditions-cadres raisonnables pour que le travail de qualité et la création de valeur aient à nouveau un avenir en Allemagne.
Si les plaintes concernant la bureaucratie paralysante et la numérisation retardée sont pertinentes, il est également vrai que la politique énergétique allemande, en particulier, est devenue l’un des risques les plus dangereux pour le site et l’économie.
Si la transition énergétique est une opération à cœur ouvert de notre économie, comme on le dit parfois, alors cette opération a jusqu’à présent profondément échoué. Nous devons le constater : le patient risque de mourir sur la table d’opération.
Depuis 35 ans, le PV et l’éolien sont privilégiés et encouragés par la loi. Mais jusqu’à présent, ils ne contribuent pas plus à la sécurité d’approvisionnement qu’il y a trois décennies. En revanche, ils génèrent des coûts de réseau qui se chiffrent en centaines de milliards.
La double sortie du nucléaire et du charbon a rendu l’Allemagne dépendante d’une électricité PV et éolienne peu fiable et d’importations de gaz coûteuses. Nous en payons la facture avec les prix de l’électricité les plus élevés d’Europe. Jamais notre approvisionnement en électricité n’a été aussi cher et incertain.
Ces prix élevés de l’électricité ne sont pas seulement socialement injustes, ils menacent également notre économie et donc notre prospérité et notre paix sociale.
Nous demandons :
➢ Les prix de l’électricité doivent redevenir compétitifs au niveau international pour l’économie et surtout pour l’industrie. Nous avons besoin d’un prix de l’électricité industrielle de 5 ct/kWh. Et ce prix de l’électricité industrielle ne doit ni être encore renchéri par les coûts politiques du CO2, ni être surchargé d’exigences.
➢ Exonération permanente et totale des tarifs de transport pour la production à forte consommation d’électricité, poursuite de l’exonération selon le §19.2 de la loi allemande sur l’électricité (StromNEV) et raccordement gratuit à l’infrastructure électrique à la puissance requise.
➢ Pas de nouvelles charges pour l’approvisionnement propre en électricité de l’industrie.
Les réseaux électriques industriels et l’auto-approvisionnement en électricité issue de la cogénération sont des actifs économiques et des facteurs d’implantation importants qui doivent être renforcés face à la concurrence internationale.
➢ Au lieu de nouvelles prestations anticipées de l’Allemagne et de l’Europe en matière de protection du climat, nous attendons l’établissement d’un timing clair : au niveau mondial, tous les pays concernés doivent s’engager à fournir les mêmes efforts.
➢ Protéger l’industrie des charges spéciales de l’EU ETS par un CBAM efficace qui intègre les exportations, exclut les contournements et élargit le champ des produits en fonction de la situation concurrentielle réelle
➢ Revaloriser et moderniser la protection du commerce extérieur en révisant fondamentalement les instruments anti-dumping et anti-subventions existants de l’UE, notamment en ce qui concerne la Chine.
➢ Réviser en profondeur la stratégie allemande en matière d’hydrogène avec pour objectif des exigences pragmatiques et réalistes en matière de technique et d’objectifs. Dans le cas réaliste où les « marchés pilotes verts » européens et internationaux ne seraient pas réalisables dans un délai raisonnable, il faut rendre possibles des alternatives compétitives au H2.
➢ Adoption immédiate d’un paquet législatif favorable aux investissements pour permettre les CCU/S, y compris la couverture des risques par l’État et Investissements dans les infrastructures sans sélection technique ou spécifique à l’industrie.
➢ Moratoire sur les arrêts de centrales : Une nouvelle puissance garantie doit d’abord être disponible avant l’arrêt.
➢ Mettre un terme à la construction non planifiée d’installations photovoltaïques et éoliennes : ne délivrer des autorisations que pour des investissements compatibles avec le réseau.
Monsieur le Chancelier, le tournant énergétique allemand menace de surcharger le site économique Allemagne – et donc aussi tous nos collègues. Au lieu de nouveaux slogans d’endurance et de beaux discours, nous attendons enfin des déclarations et des signaux clairs sur les mesures concrètes que le gouvernement fédéral va prendre pour corriger les dérives de la politique énergétique et climatique allemande et pour rendre notre approvisionnement énergétique à nouveau compétitif au niveau international.
L’avenir du site industriel allemand ne dépend pas seulement de manière abstraite des actions de ce gouvernement fédéral. L’avenir de millions d’emplois industriels de qualité en dépend très concrètement. Le temps des paroles bienveillantes est révolu.
Nos collègues jugeront ce gouvernement fédéral à ses actes !
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