Ces aéorogénérateurs industriels polluants…
Harpe éolienne de la place The Forks |
En lisant le président des sites et monuments français, Alexandre Gadys, je me dis que décidément la promotion de l’éolien industriel dispose d’ une communication extrêmement efficace pour arriver à ses fins. Elle capte les écologistes, les religieux, les politiciens à un point rarement atteint. Elle devient leur instrument de propagande déjà parce que le mot « éolienne » est une espèce de sésame vers les coeurs: qui n’a pas en tête ces multiples objets dont le mécanisme exposé au vent a le don de fasciner les enfants? Il nous renvoie aussi à des îles célèbres: « La terre de Daphnis et de la petite Chloé, la vieille île éolienne devant laquelle l’amiral Caillard va mettre en batterie ses monstrueux canons, Lesbos est aussi mal connue qu’elle est célèbre ». Ou à d’autres récits antiques où l’éolien devient musical…
…et pour charmer encor la table hospitalière, l’aède aux chants aimés va célébrer les dieux. Le divin Amphion, Roi que l’Olympe honore, calme les bruits épars, de son sceptre incliné; et vers la voûte immense, éclatante et sonore, sur le mode éolien la lyre a résonné. — (Leconte de Lisle, Poèmes antiques, 1852, p. 180)
Bref, chapeau! Bien trouvé le mot pour bétonner les sols et coloniser l’espace visuel et sonores jusqu’aux plus beaux paysages du monde avec la bénédiction d’écologistes, de politiques et de religieux! Il est clair que si on les appelait comme Monsieur Gadys cité plus haut, « des aérogénérateurs industriels polluants » l’impact dans l’esprit des gens serait différent…
Un peu plus loin dans l’article du Figaro où il est interviewé, Monsieur Gadys dit encore ceci:
« Rien ne semble arrêter ce qui est devenu un totem politique, abreuvé de subventions d’argent public »
Un totem politique, c’est exactement ce qu’ils en font:
- Une tribu fonde sa légitimité sur la référence à un totem qui symbolise et illustre les différences complémentaires que les membres de la tribu apportent à l’infraculture de la nation. Le totem, dans nos sociétés développées, peut être un homme qui a créé une technique ou une théorie utile à la progression de la nation et dont les membres de la tribu sont porteurs. […] Ce totem est donc considéré comme un ancêtre symbolique du collectif qui adhère au mythe fondateur et le complète. — (Marc Lebailly, Alain Simon, Pour une anthropologie de l’entreprise : Éloge de la pensée sauvage, Pearson Education France, coll. « Village mondial », Paris, 2007, 2e éd. (1re éd. 2004), 236 p. ISBN 9782744062766, p. 233) »
Ces considération réunies, on ne peut que comprendre la difficulté que nous rencontrons à faire réagir les citoyens face à la supercherie dite éolienne. L’emballage est énorme, la perception du cadeau est complètement faussée par des antécédents émotionnels qui font référence à tout, sauf à une pollution industrielle programmée.
Quand je pense que l’on accuse les opposants de porter le débat vers l’émotionnel! Encore une fois chapeau! Même les journalistes n’ont pas compris d’où sortaient toutes ces émotions et qui les avaient portées dans le débat et pourquoi…
C’est très vendeur les émotions.
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