Le 20 juin dernier, le président de la République a confirmé l’engagement de six projets éoliens en mer. Cette annonce a été commentée très positivement par Nicolas Hulot, comme on pouvait s’y attendre, avec des arguments dont l’invraisemblance mérite d’être soulignée. Les projets éoliens en question auront une puissance totale de l’ordre de 3 000 MW, et produiront dans des conditions de fonctionnement très favorables environ 10 TWh/an, soit une production équivalente à celle d’un EPR, comme celui en construction à Flamanville. Certes, le budget de cet EPR tête de série a été largement dépassé et atteint environ 10,5 milliards d’euros. Le coût initial des six parcs éoliens a été fort heureusement ramené à 25 milliards d’euros, auxquels il convient d’ajouter le coût du raccordement au réseau (environ 1,5 milliard d’euros). De plus, l’EPR produira pendant soixante ans alors que la durée de vie « espérée » des éoliennes en mer est de vingt ans. Le calcul est simple : le coût du kilowattheure produit par ces éoliennes est environ six fois plus élevé que celui d’un kilowattheure EPR !
On peut débattre de l’intérêt de cette gabegie financière, pesant les « pour » et les « contre » de la décision. En l’espèce, il est acquis que le bénéfice environnemental est nul, notre système électrique étant déjà décarboné. L’intérêt de soutenir la R & D pour une filière nouvelle et l’apport du projet en termes d’emplois (très réduit, puisque les éoliennes seront fabriquées à l’étranger et simplement assemblées en France) ne peuvent évidemment pas justifier de mettre 25 milliards de plus à la charge de l’usager contribuable. Dans l’esprit de la COP21, cette somme aurait été mieux utilisée pour soutenir l’amélioration des performances thermiques des bâtiments ou le déploiement d’installations photovoltaïques en Afrique ! (…)
Soyez le premier à commenter