Georges Sapy 27 septembre 2018
La loi dite de « Transition énergétique pour la croissance verte » (LTECV) votée en 2015 doit être complétée d’ici la fin de l’année 2018 par la « Programmation Pluriannuelle de l’Energie » (PPE), sorte de décret d’application qui fixe les évolutions programmatiques des moyens énergétiques à mettre en oeuvre dans les 5 ans à venir et esquisse les perspectives pour les 5 ans qui suivent. Tous les secteurs produisant et/ou utilisant de l’énergie sont concernés : industrie, habitat, transports, etc. et bien sûr production d’électricité, secteur ayant malheureusement anormalement focalisé l’attention lors du débat public organisé de mi-mars à fin juin de cette année sur le sujet, en préalable aux décisions gouvernementales devant être arrêtées pour la PPE. Ceci au détriment de secteurs beaucoup plus émetteurs de CO2, la mobilité et l’habitat, passés bien à tort au second plan dans le débat alors que leurs performances environnementales non seulement ne progressent plus, mais ont régressé depuis deux ans, leurs émissions de CO2 ayant augmenté ! Ce qui traduit une erreur majeure de cible : les milliards d’euros dépensés pour le système électrique, déjà fortement décarboné, auraient été beaucoup plus efficaces pour réduire les émissions dans ces secteurs.
Une PPE partielle, relative aux seules énergies renouvelables, a cependant été formalisée fin 2017 et doit être réactualisée dans le cadre de la PPE globale à 5 ans et prolongée par des prévisions jusqu’en 2030 qui ont été récemment présentées à la presse (été 2018) par l’ancien ministre de la transition écologique et solidaire. Selon ces prévisions, une introduction massive de moyens de production intermittents, éoliens et photovoltaïques, est envisagée dans le but annoncé de réduire la production nucléaire de 75 à 50 %, objectif affiché de la LTECV.
Quels seraient les impacts environnementaux (émissions de CO2 mais pas seulement), économiques, sur la sécurité d’alimentation en électricité du pays, etc. de la mise en oeuvre intégrale de ces prévisions ? C’est l’objet de cette étude, sachant que des facteurs exogènes doivent également être pris en compte : la politique dérogatoire du tout éolien + photovoltaïque impulsée par la Commission européenne, qui déstabilise profondément les marchés de l’électricité, la promotion de l’autoproduction-autoconsommation, subventionnée par les pouvoirs publics et bénéficiant d’avantages fiscaux, etc. qui constituent des sujets à part entière juste évoqués ici. Par contre, les retours d’expérience de pays réputés plus « avancés » dans leur transition énergétique sont une source majeure de leçons objectives dont il faut absolument tenir compte, car il ne s’agit pas de théories mais de dures réalités
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