L’érection non contrôlée de ces monstres d’acier défigure les paysages, qui font pourtant partie de nos « biens communs », s’insurge notre chroniqueur.
L’érection non contrôlée de ces monstres d’acier défigure les paysages, qui font pourtant partie de nos « biens communs », s’insurge notre chroniqueur.
Le « pétrole » de la France, ce sont ses paysages, ses monuments, son climat tempéré, sa gastronomie, ses innovations… qui attirent près de 90 millions de personnes chaque année, générant un chiffre d’affaires d’environ 50 milliards d’euros. Quelques affairistes internationaux et nationaux, à partir de la construction d’éoliennes terrestres, voudraient détruire nos paysages en prenant comme alibi des principes faussement écolos, leurs motivations étant, bien entendu, avant tout financières.
Nul doute que les éoliennes terrestres, de ces parcs, pouvant atteindre plus de 200 mètres de haut avec les pales (soit l’équivalent d’un immeuble de plus de 8 étages), feront fuir les touristes. En plus, à terme, ces zones sacrifiées pourront servir de déchetterie pour de multiples composants, dont nucléaires. Comme l’écrivait le 27 juin 2018, dans Le Figaro, le haut fonctionnaire Patrice Cahart : « Les nouveaux projets éoliens [terrestres, NDLR] n’ont d’autres finalités que de satisfaire le groupe de pression des promoteurs. » Et d’ajouter : « Écartons-les avant qu’ils n’aggravent encore les finances publiques et ne détruisent les paysages français. »
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Comment procèdent certains promoteurs ? Par la corruption de nombreux élus, par la création sournoise de multiples conflits d’intérêts avec les fonctionnaires en charge du respect du Code l’environnement ou tout simplement de ceux qui sont à des postes stratégiques. Sont, par exemple, obtenues dans bien des cas de multiples dérogations à une réglementation, déjà bien trop frileuse, oubliant l’essentiel : l’impact sur l’homme. Sont embauchés les enfants, de proches parents, en toute impunité…
Par ailleurs, ces promoteurs font miroiter des revenus complémentaires aux agriculteurs sans leur dire ce qu’il adviendra des éoliennes sur leurs terrains à l’avenir ni quel poids ils auront face aux avocats internationaux des multinationales gérantes en cas de litige… Quel mirage ! On croyait qu’avec les subprimes les communes avaient compris qu’il ne fallait pas tomber dans certains pièges… eh bien non !
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Une transition énergétique au détriment des paysages
Les impacts sur la santé sont mal appréhendés. Une fois de plus, nos agriculteurs, qui ont la tâche si sacrée de nourrir les hommes, semblent méprisés et abandonnés à leur propre sort. Si le gouvernement veut vraiment les aider, qu’il supprime, pour eux, la fiscalité du gaz oil, qu’il taxe par exemple la malbouffe de certains industriels internationaux à leurs profits, à commencer par les fabricants de sodas qui rendent les gens si malades par des excès de consommation. Les solutions, il en existe de multiples, mais l’urgence actuellement est de donner un cadre législatif robuste aux préfets de régions pour empêcher la création d’éoliennes terrestres indésirables. Les tribunaux, par des lois adaptées, ne devraient plus pouvoir défaire les décisions préfectorales, celles également de nombreux élus clairvoyants, qui vont dans le sens de la protection des populations.
L’élaboration de la nouvelle stratégie énergétique de la France, en cours de discussion, doit être respectueuse de l’environnement (aujourd’hui, on enterre les lignes à haute tension, mais on laisse pousser ces monstres d’acier), des agriculteurs, des acteurs du tourisme et des citoyens. Le peu d’électricité produit par l’éolien est acheté – pour l’instant – au prix fort puis pratiquement bradé sur les marchés extérieurs, le différentiel étant à la charge tout simplement du contribuable, donc de vous. À défaut de décisions courageuses, faudra-t-il compter sur les zadistes, qui ont montré leur efficacité en bloquant le projet inadapté de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, pour protéger nos paysages et les populations de ces monstres ? Oui, bien sûr, la transition énergétique se doit d’être menée, mais correctement pensée, sans oublier que les paysages de France font partie du « bien commun ».
Laurent Chevallier est médecin nutritionniste, et dirige l’Unité nutrition, médecine environnementale à la Clinique du Parc (Castelnau-Le-Lez
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