Démission de Hulot : le lobby écologiste est le plus puissant

Démission de Hulot : le lobby écologiste est le plus puissant

Confier à des béotiens le ministère de l’Écologie, ce secteur hautement technique et stratégique, relève d’une politique suicidaire.

Nicolas Hulot a démissionné avec fracas en stigmatisant les lobbies qui paralysent l’action publique.

Cette « sortie » tonitruante donne l’occasion aux médias de s’associer à sa vertueuse chasse aux groupes de pression en oubliant de signaler que le plus puissant lobby en France est celui des  écologistes politiques. Ce dernier a réussi à faire « croire l’incroyable » aux Français, notamment sur les énergies renouvelables, grâce à une propagande efficace.

Les bons et les mauvais lobbies

Manifestement, comme il existe « des bons et des mauvais chasseurs », il y aurait aussi des bons et des mauvais lobbies.

Les mauvais seraient, bien entendu, les entreprises et les multinationales qui sacrifient l’environnement à leurs intérêts.

Les bons seraient les ONG et les associations qui font pression sur l’État pour qu’il s’engage dans de ruineux et inutiles programmes aux effets incertains, voire franchement néfastes, sur le niveau de vie des Français.

La transition écologique et solidaire, dont Nicolas Hulot avait la charge, est tout simplement une voie sans issue. Il en a tiré les conséquences.

Les prétextes invoqués pour justifier cette démission ne doivent pas tromper. Monsieur Hulot a eu les mains suffisamment libres, quoi qu’il en dise, pour appliquer une politique absurde allant à l’encontre des intérêts de la France et des Français. Il s’est simplement rendu compte de cette absurdité et de son impuissance face aux lois… de la physique.

Du rêve dangereux à la réalité

Professer de « belles » utopies est facile, les confronter à la réalité l’est moins. Il a certainement été cruel pour l’ancien ministre de constater, par exemple, que le fameux « Accord de Paris », obtenu à l’arraché par Laurent Fabius et François Hollande lors de la « COP 21 » en décembre 2015, était vilipendé de tous côtés. Les États-Unis, l’Australie, la Chine et même l’Allemagne, ainsi que des pays ayant lourdement investi dans l’éolien et le photovoltaïque (Espagne, Italie,…) font maintenant machine arrière.

Sa loi phare interdisant, dans l’indifférence générale, tant du côté des médias que de celui des politiques, l’exploration et la production des hydrocarbures, était censée montrer la voie. Elle n’a pas non plus fait d’émules. Il en a pris acte (sans l’avouer).

Il a tout de même décapité sans état d’âme une profession stratégique plus que centenaire, sans avoir pris toutes les dispositions indispensables pour gérer les douloureuses conséquences, humaines et financières. Cette loi laisse sur le carreau des personnels pour lesquels il est difficile d’entrevoir une reconversion. Celle qui leur était suggérée dans les énergies renouvelables est un leurre dramatique, comme l’Allemagne est en train d’en faire l’expérience.

Énergie et idéologie

Confier aux béotiens du ministère de l’Écologie le secteur hautement technique et stratégique de l’énergie relève d’une politique suicidaire.

Nicolas Hulot a pourtant inscrit sa politique dans le cadre de la loi sur la Transition Energétique pour la Croissance Verte, votée en août 2015 par les députés.

En 2014 la France envoyait 304 millions de tonnes de CO2  dans l’atmosphère.

En 2017, ses émissions atteignaient 320 millions de tonnes, soit 16 millions de tonnes supplémentaires.

La puissance éolienne installée, qui était de 11,5 gigawatts (GW) en 2014, a pourtant atteint 18 GW en 2017, alors que, dans le même temps, la puissance photovoltaïque est passée de 5,3 GW à 7,7 GW.

Ce développement de la production d’électricité renouvelable a été financé par une partie d’une taxe prélevée sur les consommations d’électricité (la CSPE).

En 2014, celle-ci atteignait 3 milliards d’euros et s’envolait à plus de 5 milliards d’euros en 2017, avec une prévision de près de 6 milliards d’euros en 2018.

Les Français auront sacrifié près de 20 milliards d’euros sur l’autel écologique sans diminuer leur consommation de combustibles fossiles ! Et celle-ci a même augmenté !

Nucléaire et CO2

Vouloir mettre en difficulté la production nucléaire qui n’a aucun impact négatif sur le climat puisqu’elle n’émet pas de gaz à effet de serre constitue l’erreur fondamentale qui explique l’échec de Nicolas Hulot.

L’ex-ministre a voulu croire les semeurs d’illusions (vous avez dit « lobbies » ?…) qui lui ont affirmé qu’il était possible, en absence de stockage massif de l’électricité, de diminuer à la fois la production nucléaire et les émissions de CO2.

L’exemple allemand est là pour  confirmer cette  impossibilité à l’échelle d’un grand pays comme la France.

Renouveau ?

Le départ de Nicolas Hulot pourrait être l’occasion de décider enfin d’une politique efficace et économique de diminution de nos consommations d’énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole) en remarquant qu’il existe aussi un puissant lobby écologiste qui fait prendre, aux Français, des vessies pour des lanternes sur ces sujets.

Ainsi, il faudrait :

  • Abandonner l’objectif onéreux et inutile de réduction de la part du nucléaire
  • Décréter un moratoire sur le soutien aux nouvelles installations éoliennes et photovoltaïques en attendant la mise au point d’un système de stockage de l’électricité économique et efficace (qui n’arrivera peut-être jamais…)
  • Remplacer l’actuelle incitation de la production de chaleur domestique par le gaz (RT 2012) par des pompes à chaleur, voire par la combustion de la biomasse.
  • Redéployer les finances économisées vers la mobilité électrique.

La disparition (provisoire ?) de Nicolas Hulot de la scène politique ne signera pas l’arrêt de la politique absurde et irréaliste soutenue par les lobbies écologistes focalisés sur la volonté de détruire l’industrie nucléaire. Mais elle permettra peut-être une prise de conscience et un renouveau dans la politique environnementale. Sous un autre ministère.

 

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